Comment permettre aux moins favorisés d'accéder aux grandes écoles? La ministre de l'Enseignement supérieur présente ses propositions en exclusivité.
La méritocratie française est plus en panne que jamais. Le recrutement des élèves des grandes écoles laisse, davantage qu'hier, la part belle aux enfants de cadres et d'enseignants. En janvier 2010, l'idée d'établir des quotas pour les boursiers avait suscité un vent de panique parmi les dirigeants des grandes écoles, farouchement opposés à une supposée baisse de niveau en cas d'ouverture sociale.
extrait:
LD : Que proposez-vous?
VP: Il faut d'abord repenser les épreuves de langues. Les ouvrir notamment aux langues maternelles des candidats, que ce soit le chinois, l'arabe, le vietnamien ou autre. Se cantonner à l'anglais ou à l'allemand pénalise ces étudiants bilingues, qui ne peuvent utiliser leur atout. C'est injuste. En outre, dans les écoles de commerce surtout, les langues sont dotées d'un trop fort coefficient et font chuter des postulants, par ailleurs au même niveau que les autres. Déjà à mon époque, à HEC puis à l'ENA, j'ai croisé des camarades, excellents, qui décrochaient parce qu'ils n'avaient pas eu la chance d'apprendre l'anglais comme d'autres, plus favorisés. Il faut aussi revoir les épreuves: Centrale commence ainsi à privilégier le commentaire de texte à la version. Pas besoin de traduire Shakespeare dans le français de Baudelaire pour évaluer les capacités d'un élève à évoluer dans un pays étranger...
via www.lexpress.fr
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