Trop c'est trop: cinquante parents d'élèves de Pantin, en Seine-Saint-Denis, ont envoyé ce matin à Luc Chatel des recours en indemnisation. Ils réclament un euro symbolique de "réparation" par jour de cours perdu par leurs enfants parce que leurs enseignants, absents, n'ont pas été remplacés. Pour ces parents exaspérés, le service public a failli. Et le ministre doit répondre. Pas sûr que sa proposition de recourir à des retraités et à des étudiants pour des remplacements suffise à désamorcer la colère.
La démarche de ces familles est inédite. Les absences non remplacées sont traditionnellement un sujet de mécontentement pour les parents. En primaire, les enfants sont répartis en "surnombre" dans d'autres classes et souvent perdent leur temps. Mais ponctuellement, les familles comprennent que le remplacement ne puisse se faire le jour même. De plus jusqu'ici, les plaintes concernaient surtout le secondaire, avec des profs non remplacés parfois pendant deux semaines. Dans le primaire, grâce aux "brigades" de remplacement, le problème semblait moins aigu.
Malgré tout la situation est difficile dans certaines académies comme Créteil. A l'école Joliot Curie de Pantin, Daniel Garault , représentant des parents d'élèves à l'origine de la révolte, affirme que sa fille Adèle, en CE1, a vu défiler 18 enseignants depuis le CP - une prof partie en congé maternité, ses deux remplaçantes à temps partiel, les collègues qui se sont répartis les élèves, etc.
"En collectant les recours, explique-t-il, je me suis aperçu que mon école n'était pas une exception. Dans les quatre autres où des parents sont mobilisés, il y a au moins une classe où les élèves ont eu au minimum quinze jours de cours non assurés depuis la rentrée". Le maire de Pantin, le socialiste Bertrand Kern, dont la fille est scolarisée dans l'une de ces écoles, compte parmi les plaignants.
Post a comment
Comments are moderated, and will not appear until the author has approved them.
Your Information
(Name is required. Email address will not be displayed with the comment.)
Comments
You can follow this conversation by subscribing to the comment feed for this post.