Docu-fiction féroce, Sorbonne Confidential dévoile les archaïsmes et les innombrables obstacles du système éducatif français pour une étrangère. Et avance pourquoi les français sont indécrottablement "nuls" en anglais.
France-Amérique : Vous avez choisi d'écrire cette charge sur le ton de la comédie.
Laurel Zuckerman : L'humour est une bonne façon d'aborder ces questions : il vaut mieux se moquer du système et de son absurdité. Je n'ai pas tout raconté bien sur, sinon je vous jure qu'on ne me croirait pas.
F-A : Vous vous êtes attaquée ici à une vénérable institution.
L.Z : Aux Etats-Unis on pense que la Sorbonne, c'est Harvard. Les gens ne savent pas...
F-A : Le livre est né d'une frustration ?
L.Z.: Je suis partie d'un constat : selon une étude publiée en 2002, la France était dernière pour l'apprentissage des langues étrangères. C'est bien qu'une méthode ne fonctionne pas. J'ai vu un lien entre la formation des professeurs et le résultat, à l'école. Tout est lié. J'ai commence à rédiger le livre en prenant des notes en classe.
F-A : En tant qu'Américaine, à quels obstacles vous êtes-vous heurtée en préparant ce concours ?
L.Z.: J'ai découvert qu'en France, ce n'est pas parce que l'on parle anglais que l'on peut l'enseigner, c'est même plutôt le contraire ! En tant qu'anglophone, il me paraissait évident que je puisse enseigner la langue anglaise. Pourtant, je me suis vite rendue compte que l'agrégation d'anglais est un examen incroyablement difficile à passer, encore plus pour les anglophones comme moi, ce qui est un comble. La moitié du programme est strictement en français et n'a rien à voir avec l'enseignement de l'anglais : l'épreuve de dissertation est insurmontable pour les étrangers, qui se font saquer.
Rencontre avec Laurel Zuckerman, auteure de Sorbonne Confidential, mémoires satiriques et plongée d'une Américaine dans les aberrations du système universitaire français.
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