INTERVIEW -
Le ministre annonce la création ce matin d'un comité chargé de réfléchir à l'apprentissage des langues vivantes de la maternelle au bac.
LE FIGARO - Vous installez ce matin le comité de réflexion sur l'enseignement des langues. Quelle sera sa feuille de route ?
Luc Chatel - Les Français ne sont pas bons en langue étrangère. Dans tous les classements internationaux, nous arrivons derrière les Suédois, les Danois, les Allemands, etc. Je pense que le temps est venu de réinventer cet enseignement. Je vais confier aujourd'hui cette tâche au comité, qui sera présidé par Suzy Halimi, présidente honoraire de Paris-III et grande angliciste. En feront aussi partie, entre autres, le linguiste Claude Hagège, Claude Bébéar et le sénateur Jacques Legendre. Je souhaite qu'ils fassent des propositions applicables à la rentrée 2012. Je n'ai pas d'idée préconçue. Mais je pense qu'il faut une épreuve orale au bac, en langue vivante 1, en plus de l'écrit actuel. La langue est un outil de communication, il faut savoir la parler.
Comment comptez-vous élargir l'enseignement de l'anglais aux enfants dès l'âge de trois ans, alors que les postes d'intervenants étrangers sont les premiers à ne pas être reconduits en raison des suppressions de postes ?
Nos jeunes enseignants parlent désormais davantage l'anglais, ils peuvent l'enseigner. Je pense surtout qu'on peut utiliser les nouveaux modes de communication. On peut apprendre l'anglais à Paris par visioconférence en dialoguant avec un enseignant basé à Londres. Nous allons mieux travailler avec les collectivités locales chargées de financer les équipements des écoles primaires, en vidéoprojecteurs ou ordinateurs. Enfin, dire qu'on doit d'abord bien parler français avant d'apprendre une langue étrangère est absurde : à Singapour, j'ai vu des enfants de cinq ans parler remarquablement anglais et chinois.
via www.lefigaro.fr
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