Contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne ou la Pologne, qui depuis les deux premières enquêtes PISA ont su réagir en réalisant les réformes nécessaires et ont progressé en conséquence, la France, elle, a fortement régressé. Son système apparaît désormais non seulement peu efficace, au vu de ses performances globales, mais aussi de moins en moins capable de corriger les inégalités de résultats des élèves engendrées par le statut socio-économique de leurs familles. Alors que la dépense d’éducation reste élevée, l’école française semble inexorablement tirée vers le bas. Il est donc urgent de faire le détour par un pays qui vient de confirmer sa place éminente dans le peloton de tête mondial de l’efficacité éducative.
Pour la Finlande qui a su bâtir une école où l’excellence va de pair avec l’équité, le souci de transmettre des connaissances n’empêche pas de mettre l’élève au centre de toutes les préoccupations. L’idée qu’un élève heureux, épanoui, libre de se développer à son rythme, acquerra plus aisément les savoirs fondamentaux n’a rien là-bas d’une utopie de pédagogue illuminé : c’est tout simplement ce qui oriente l’action de tous : état, municipalités, chefs d’établissement, professeurs… La Finlande respecte profondément les savoirs, mais elle respecte encore plus les individus à qui elle veut les faire acquérir. Et cela ne passe pas là-bas pour un idéalisme débridé, mais pour le plus élémentaire pragmatisme.