Extrait du débat avec Gilles Baillat, président de la Conférence des directeurs d'IUFM (Le Monde)
Léon : Les IUFM ont été très violemment contestés. Au point même que leur disparition peut être jugée positive par certains. Pourquoi ?
Gilles Baillat : Les IUFM ont été critiqués, et avec le recul, je crois qu'on peut dire que c'était une très bonne idée en 1990, mais cette bonne idée, on a voulu la développer dans un contexte défavorable.
Bonne idée parce que, encore aujourd'hui, de nombreuses délégations étrangères continuent à considérer le modèle IUFM comme un modèle très positif que l'on nous envie.Mais contexte défavorable pour la France. Trois exemples. La formation professionnelle des enseignants arrive beaucoup trop tard. Les étudiants, en particulier ceux qui seront enseignants de collèges et de lycées, ne développent leur projet professionnel qu'à l'extrême fin de leurs études universitaires.
Deuxième exemple : les concours de recrutement d'enseignants en France, à la différence de la plupart des autres pays, n'ont jamais beaucoup privilégié le projet professionnel des étudiants, ni le désir d'enseigner. De nombreux étudiants lauréats des concours étaient lauréats d'abord parce qu'ils aimaient leur discipline avant de vouloir l'enseigner. Et on demandait aux IUFM de remédier à ce problème en quelques mois.
Troisième exemple de contexte défavorable : l'insertion des jeunes enseignants en France est souvent réalisée sur les postes les plus difficiles pour les débutants, ce qui augmente l'écart entre la formation et le terrain réel, avec les vrais élèves, que de nombreux enseignants expérimentés cherchent à fuir par ailleurs.
via www.lemonde.fr
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